Chaque mois, Frédéric Munier, le directeur de l’École de géopolitique de SKEMA Business School publie une chronique dans le magazine Pour l’Éco. A l’issue du 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC), il s’est interrogé sur la position de la Chine dans les relations internationales. Ce dernier a consacré la toute-puissance d’un Xi Jinping appelant à un « véritable multilatéralisme ». Engagement ou imposture ?
En 2017, Graham Allison, professeur de relations internationales à la Harvard Kennedy School, publiait Le Piège de Thucydide. Il y popularisait l’idée, formulée par le célèbre général athénien, qu’un pays, s’il sentait son hégémonie menacée, pouvait prendre le risque de déclencher une guerre préventive contre un rival.
Allison mettait en garde les dirigeants de son pays contre une telle tentation à l’égard de la Chine. Il faut dire que l’essor spectaculaire de cette dernière a de quoi alarmer Washington : pays du tiers-monde sous Mao, elle est devenue la deuxième puissance économique du globe en 2010 et sera peut-être la première vers 2030, autant dire demain. L’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en 2013, a marqué un tournant, ce dernier proclamant ouvertement l’objectif d’une Chine première puissance du monde en 2049, pour le centenaire de la République populaire.
A l’heure de la Chine “porcelaine”
Le 20e congrès du PCC, qui vient de se clore, a consacré la toute-puissance de Xi, élu pour un troisième mandat, une première depuis Mao. Son pouvoir est sans partage : il n’a pas craint d’organiser l’exfiltration de l’ancien président Hu Jintao, en plein congrès et en direct…
Toutefois, cette manifestation de puissance ne doit pas cacher que la Chine entre dans une période délicate à tous égards. La stratégie « zéro Covid » a eu des effets délétères sur l’économie et la société, la croissance est en berne (2,8 %, son taux le plus bas en plus de 40 ans) tandis que le chômage augmente chez les jeunes.
Des manifestations inédites ont même éclaté contre le pouvoir… Il ne fait aucun doute que la mainmise de Xi et de ses partisans vise à…
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