Vous en avez entendu parler mais ne savez pas vraiment ce que c’est : Sabrina Roszak, professeur assistant de Finance et directrice de l’académie Digitalisation à SKEMA Business School, nous explique ce qu’est un rapport intégré en 3 minutes.
Le « rapport intégré », conçu par l’IIRC – International Integrated Reporting Council – en 2013, a pour objectif de faire évoluer le reporting d’entreprise en expliquant de manière concise comment une organisation crée de la valeur au fil du temps. Comme son nom l’indique, ce rapport “intègre” des dimensions de performance financière et extra-financière, offrant ainsi une vision globale de la stratégie et de la performance d’une organisation.
L’IIRC distingue clairement entre la Pensée Intégrée, qui est une culture d’entreprise qui valorise les résultats non financiers et qui encourage la collaboration en interne. Le Report-ING intégré qui repose sur la Pensée Intégrée et qui désigne le processus de conception du rapport intégré. Et le rapport intégré lui-même, produit final de ce processus.
Casser les silos
Le rapport annuel traditionnel, souvent trop long, trop complexe, et principalement axé sur les données financières, ne répond plus aux exigences des parties prenantes, y compris les investisseurs. En outre, le reporting d’entreprise favorise une pensée en silos et manque de liens clairs entre les performances financières et non financières.
Par conséquent, un changement vers un format plus inclusif et prospectif est nécessaire pour répondre efficacement aux besoins informationnels des parties prenantes.
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Depuis une dizaine d’années, le rapport intégré s’est largement répandu parmi les groupes cotés, mais aussi parmi les groupes non cotés et les organismes publics. La Poste, par exemple, a publié son premier rapport d’activité intégré en 2023. Initialement destiné aux actionnaires et investisseurs, ce rapport peut s’avérer aussi bénéfique pour d’autres acteurs liés à l’entreprise, comme les employés, les clients et les fournisseurs, en présentant une vue d’ensemble de la création de valeur de l’entreprise.
“Le rapport intégré a de l’avenir”
L’idée selon laquelle la performance d’une entreprise ne se limite pas à sa dimension financière n’est pas nouvelle. Les rapports extra-financiers se multiplient et des outils de pilotage, comme le Balanced Scorecard, ont été développés depuis les années 1990. Certaines entreprises, comme Novo Nordisk, produisaient même déjà des rapports intégrés avant même que l’IIRC ne formalise cette approche.
En 2022, on recensait plus de 2 500 entreprises dotées de rapports intégrés. Ils sont aujourd’hui partie intégrante des ressources de la Fondation IFRS, dont le but principal est de définir les standards en termes de reporting extra financier. Le rapport intégré a de l’avenir. Si son format peut évoluer, son héritage, en particulier le concept de connectivité des informations, devrait continuer d’avoir une influence significative sur le paysage du reporting d’entreprise.
Vidéo réalisée en partenariat avec la FNEGE.
