De l’importance des petits gestes informels dans l’intégration d’un groupe
Si vous ne fumez pas ou ne buvez pas de café, vous le savez : il est plus difficile de s’intégrer dans un groupe, qu’il soit sportif, professionnel ou étudiant. Alors Desmond McGetrick, directeur du MS® Manager des Projets et Programmes de SKEMA Business School, place les petits gestes informels au cœur de sa méthode pédagogique. Loin d’être aussi superficiels qu’on le croit, ils tissent des liens entre les individus sans même qu’ils ne s’en rendent compte. La chorégraphie idéale pour intégrer les nouvelles promotions. La preuve avec la promo Fall 2022 du Campus Grand Paris.
On croirait à une célébration. Sous le ciel noir étoilé de l’amphi 2 du Campus Grand Paris, de la musique pop résonne à fond. Plus de 140 têtes et paires d’épaules sont obligées de se pencher pour pouvoir se parler, quand soudain, la musique fait place à la voix douce d’un homme aux cheveux gris qui fend l’ambiance comme une rock star ou un directeur d’Apple.
« Si vous avez fait un entretien d’admission avec moi, levez-vous. » Après une seconde d’hésitation, les neuf dixièmes de la salle se lèvent. « Il y a quelqu’un ici à qui j’ai dit lors de son entretien, reprend la voix au léger accent irlandais : ce n’est pas moi qui serai responsable de votre réussite, vous allez être pleinement participant cette année. Et la personne m’a répondu du tac au tac : c’est un exercice de co-création c’est ça ? Et là j’ai dit ‘Yes’ ! »
Les sens au service du sens
En hurlant son « Yes ! », Desmond McGetrick, directeur du MS® Manager des Projets et Programmes de Skema Business School, a fait sourire toute la pièce et fait se regarder des visages qui ne s’étaient jamais croisés. En moins de deux minutes, et par une série de petits gestes habilement provoqués, la grande salle pleine de futurs chefs de projets a déjà commencé à rétrécir.
Desmond leur fait lire des citations inspirantes d’anciens élèves qui étaient à leur place, et dispense des « bravos » à ceux qui, parfois encore hésitants, l’ont fait en anglais ; il fait se lever tour à tour les trois groupes des masters qui composent son programme (PGE, MS Exec, MS MPP ‘Pure Players’) ; et se présenter, micro en main, une dizaine d’étudiants : « Je m’appelle Yanis, je viens d’obtenir mon diplôme d’ingénieur, je suis en alternance chez Saint-Gobain », « moi c’est Lucas, je suis alternant chez LVMH. » Chacun est invité à écrire un mot à son voisin, pour décrire son état d’esprit puis pour lui souhaiter quelque chose. « Enthousiaste », « motivé » et « curieux » succèdent à « réussite », « enrichissement personnel » et « pouvoir nous rencontrer ». Le micro passe et repasse dans les rangées, et tisse un lien invisible entre ses preneurs de relai. Tous les sens sont mobilisés. Jusqu’au sixième.
Entre deux vidéos d’anciens, le silence se fait. Après plus d’une heure de communion, Desmond décrète un « temps calme ». Tout le monde croit à la récré, mais non, il s’agit de fermer les yeux. Desmond invite tout le monde à le faire, parle de méditation et demande à chacun de prendre conscience de sa respiration. Une moitié de la salle le suit, l’autre sourit, bavarde, regarde son voisin amusée : même dans le refus de participer, les liens se créent. « Installez-vous bien dans votre siège, les deux pieds par terre. » La salle se replace et bouge. « Vos pieds sont connectés au sol, et tous les pieds de cette salle sont connectés au même sol. Prenez conscience de vos cuisses, notez l’absence de tension dans votre dos, pensez à votre potentiel, à ce que vous pouvez faire de votre vie, écoutez les battements de votre cœur, c’est par le cœur qu’on se connecte aux autres, pensez à quelqu’un qui vous aime, écoutez cette personne et ce qu’elle vous souhaite pour l’année à venir. Formulez en silence un vœu à la personne à côté de vous, vous l’avez fait tout à l’heure de vive voix mais c’est encore plus fort en silence. » Et au milieu de cette séance d’hypnothérapie collective, on se rend compte que l’amphi est plat : tout le monde est sur le même plan.
Du premier geste à l’UPMOST, il n’y a qu’un pas
Les trois écrans géants parlent ensuite du « field of the future » dans lequel se projeter et diffusent la lettre à soi-même d’une étudiante chinoise. Son « moi » du futur lui écrit aujourd’hui : « Tu es en plein doute, mais tu peux faire quelque chose de spécial, le bonheur c’est de continuer à aller de l’avant, chéris chaque jour, see you soon. » Desmond insiste : « Vous avez le droit d’avoir des doutes le chemin du programme et de la vie n’est pas une ligne droite. Profitez de cette année pour faire un travail sur vous-même. »
C’est la condition de sa nouvelle démarche d’ambition lancée l’an dernier chez SKEMA, l’UPMOST, comprenez « Using Project Management On Societal Transformation ». « Au début, c’est une vision assez floue », concède un ancien étudiant, « et avec le temps, on se rend compte que ça permet d’avoir constamment une vision positive et éthique dans le management de projet et dans notre vie autour. » Parce que les deux sont liés : il faut d’abord être bien avec soi-même pour être bien dans le monde, et avoir un impact positif sur lui.
C’est peut-être le secret de la réussite du programme MS® Manager des Projets et Programmes de SKEMA Business School, dont le taux d’embauche à la sortie du diplôme est de 94%.
Mais avant de s’engager sur la voix d’un management vertueux, Desmond les invite à se retrouver sur le rooftop avec vue sur la Tour Eiffel. « J’ai à boire et à manger, mais ce qui compte c’est le prétexte pour se rencontrer : je peux servir un jus à mon voisin, proposer un paquet de chips… Ces interactions informelles font émerger des choses impalpables, à tisser quelque chose entre nous. »
S’il n’y a que le premier geste qui coûte, autant commencer par un goûter.